Swiss Philosophical Preprints (
2008)
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Abstract
Le sens commun distingue le corps de l’esprit. Il considère par exemple que les désirs et les souvenirs sont des phénomènes mentaux alors que les sons et les courants d’air sont des phénomènes physiques. Au sein de l’esprit, il distingue diverses facultés mentales : il considère par exemple que l’imagination est distincte de la volonté, qui est elle-même distincte de la perception. Au sein de la faculté perceptive, il distingue cinq sens : l’odorat, le goût, la vue, le toucher et l’ouïe. Cette distinction entre différentes modalités perceptives s’avère tout à fait opératoire : nous n’avons le plus souvent aucun mal à répondre à la question « comment avez- vous perçu X : l’avez-vous vu, entendu, touché, ... ? ». En outre, cette distinction semble robuste : elle résiste par exemple à la co-occurrence d’expériences de modalités distinctes. Ainsi pouvons-nous voir et entendre un planeur à la fois. Enfin, nous semblons convaincus, en ce qui concerne les humains, du caractère exhaustif de cette distinction : il nous arrive certes de parler de l’intuition comme d’un sixième sens, ou de parler du sens de l’humour ou des affaires, mais ces expressions sont entendues en un sens figuré.