La signification de Nicod pour la phénoménologie de Wittgenstein

Revue de Métaphysique et de Morale 2 (2):215-243 (2005)
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Abstract

Quoique l'on ne trouve qu'un nombre limité de références à Nicod dans les manuscrits de la période dite « intermédiaire » de Wittgenstein, une lecture attentive de La Géométrie dans le monde sensible s'avère pourtant décisive pour comprendre la nature du projet phénoménologique de Wittgenstein de la fin des années vingt. Nous nous proposons de montrer que la prise en compte ainsi que la reformulation du problème posé par Nicod en 1924, celui de la nature de la relation d'inclusion spatiale, conduit Wittgenstein à remplacer dès 1929 l'ancien critère logique du simple et du complexe (celui du Tractatus logico-philosophicus) par un critère phénoménologico-grammatical inédit et désabsolutisé applicable à toute donnée visuelle quelle qu'elle soit. Plus généralement, la priorité donnée par Wittgenstein au visuel dans son « investigation phénoménologique des impressions sensorielles » trouve sa meilleure justification dans l'esquisse par Nicod d'une géométrie de la vision à la fois complète et indépendante. Nous montrons en particulier que les propriétés structurales du champ visuel mises au jour par Nicod dans sa construction (diversité et simultanéité des places sensibles, coloréité) sont tacitement utilisées par Wittgenstein pour justifier la possibilité d'une description phénoménologique conçue, précisément, comme description des places ou « localités » constitutives de cet espace perceptif.

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Ludovic Soutif
Pontifícia Universidade Católica do Rio de Janeiro

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2011-05-29

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