Savoir ce que je fais : Anscombe et Sartre vers une étude comparative

Klēsis Revue Philosophique 1 (35):12-30 (2016)
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Abstract

En général, un agent peut dire ce qu’il est en train de faire sans l’observer au préalable, et il possède une certaine autorité sur ce qu’il en dit. Partant de ce fait, Elizabeth Anscombe a soutenu que la connaissance qu’un agent a de ses actions intentionnelles est un «savoir pratique» (practical knowledge) «sans observation». Cette thèse a été abondamment commentée, critiquée et reprise depuis la publication d’Intention il y a bientôt 70 ans. Ce qui a plus rarement été abordé est l’étonnant parallèle entre ce que dit Anscombe à ce sujet, et certaines descriptions sartriennes de la conscience d’un agent intentionnel. Cet article tâchera de montrer que les pensées respectives de ce drôle de couple philosophique convergent sur l’idée que nous avons la capacité de dire ce que nous sommes en train de faire sans observation ni réflexion préalable. En critiquant une certaine image de l’intériorité de l'esprit, leur objectif commun est de rendre compte de cette conscience de soi toute particulière qui permet aux agents de savoir ce qu’ils font dans et par cette action même. Comment faut-il comprendre le rapport entre ces deux approches ? Sont-elles complémentaires ? Concurrentes ? Nous considérons qu’une réponse simple et tranchée à ces questions n’est pas possible d’avance, exige une étude comparative relativement poussée. Notre hypothèse est que le savoir pratique d’un agent est indissociable d’une certaine expérience de l’engagement pratique dans le monde que décrit Sartre.

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Samuel Webb
St. John's College, Annapolis

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2020-11-15

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