Si l'histoire de la pensee medievale inclut celle de ses influences, comme l'histoire de la pensee moderne celle de ses sources, il est alors doublement legitime de se demander ce que peut nous apprendre sur la pensee cartesienne sa confrontation historique avec la pensee medievale, au contact de laquelle elle s'est formee, et a l'encontre de laquelle elle s'est developpee. Prenant la suite de travaux anterieurs, cet ouvrage d'Etienne Gilson envisage tout d'abord la confrontation dans une perspective genetique (en cherchant (...) dans certaines doctrines medievales les sources de theses cartesiennes comme l'inneisme, l'etude des meteores ou de la circulation sanguine), avant de considerer plus precisement le rapport de la metaphysique cartesienne et de la metaphysique medievale a travers l'examen de certains points de doctrine particulierement delicats. C'est ici notamment que sont rencontres et eclaircis les problemes de la critique cartesienne des formes substantielles, du dialogue de Descartes avec saint Augustin a l'occasion du cogito, avec saint Thomas dans la preuve de l'existence de Dieu par la causalite de l'idee, et avec saint Anselme dans la preuve dite ontologique. Le caractere novateur de la pensee cartesienne se trouve ainsi etabli avec une acuite inedite. (shrink)

This book consists of a collection of essays written between 1965 and 1981. Some have been published elsewhere; others appear here for the first time. Although dealing with different figures and different periods, they have a common theme: all are concerned with examining how the method of hy pothesis came to be the ruling orthodoxy in the philosophy of science and the quasi-official methodology of the scientific community. It might have been otherwise. Barely three centuries ago, hypothetico deduction was in (...) both disfavor and disarray. Numerous rival methods for scientific inquiry - including eliminative and enumerative induction, analogy and derivation from first principles - were widely touted. The method of hypothesis, known since antiquity, found few proponents between 1700 and 1850. During the last century, of course, that ordering has been inverted and - despite an almost universal acknowledgement of its weaknesses - the method of hypothesis (usually under such descriptions as 'hypothetico deduction' or 'conjectures and refutations') has become the orthodoxy of the 20th century. Behind the waxing and waning of the method of hypothesis, embedded within the vicissitudes of its fortunes, there is a fascinating story to be told. It is a story that forms an integral part of modern science and its philosophy. (shrink)

(This insularity was further promoted by the guileless duplicity of scholars in other fields, who were all too prepared to bequeath "the problem of ...

I. Reputed shortcomings of Descartes as philosopher of science.II ‘Knowledge’ in mathematics and in physics. The ‘ontological’ postulates of Descartes's philosophy and philosophy of physics.III. The ‘foundations of dynamics’: ‘Newton's First Law of Motion’ and its status.IV. Descartes's conception of ‘hypothesis’: the competing claims of the ideal of the a priori in physics and the conception of retroductive inference. V. Descartes's notion of ‘analysis’. The distinction between ‘procedure’ and ‘inference’. The notion of ‘induction’ and ‘understanding through models’: ‘Snell's Law of (...) Refraction’. (shrink)

Bacon's inductivist philosophy of science divides thinkers into the scientific and the prejudiced, using as a standard the up-to-date science textbook. Inductivists regard the history of science as progressing smoothly, from facts rather than from problems, to increasingly general theories, undisturbed by contending scientific schools. Conventionalists regard theories as pigeonholes for classifying facts; history of science is the development of increasingly simple theories, neither true nor false. Conventionalism is useless for reconstructing and weighing conflicts between schools, and overemphasizes science's internal (...) organic growth. For Popper, not for inductivists or conventionalists, the successful criticism of theories is the heart of science. Popper's view admits the existence of valuable errors and enables us to avoid being wise after the event, thereby improving our understanding of the history of science through reconstructions of the actual interplay of theories and facts. (shrink)

L'auteur n'etudie pas le cartesianisme, rationalisme suspect, aux yeux de certains catholiques, de mettre la foi en danger. Il prend le parti de revenir a Descartes lui-meme, a la genese de son oeuvre, liee aux evenements d'une vie, elle-meme liee a l'histoire de son siecle. Une premiere partie y distingue des periodes comprenant des rencontres decisives, des voyages, des publications (sources de polemiques), des projets. A partir de 1640 le cartesianisme est reconnu par les mondains, les savants, les religieux, et (...) Descartes fait figure de chef d'ecole. Les resultats de cette minutieuse enquete, dans la deuxieme partie de l'ouvrage, de discerner les intentions apologetiques de Descartes, sa vision des rapports de la raison avec la foi. Certes, ecrit Henri Gouhier, Descartes a voulu defendre la cause de Dieu, combattre les athees et les libertins... il accuse la scolastique d'avoir perverti la theologie comme la physique.... Mais le Dieu du philosophe n'est pas celui de la Revelation; si philosophie et theologie sont separees (separation qui protege l'ineffabilite de l'infini divin), il ne peut y avoir aucun conflit entre elles (car elles ont la meme racine: une foi absolue en la Verite). Descartes est reste sereinement attache a la religion de son pays, mais sa philosophie n'est pas religieuse, comme le sera la philosophie chretienne de Malebranche. (shrink)

Longtemps eclipse, Mersenne est cependant un personnage eminemment representatif de la pensee du public instruit de son temps, celle qui quitte la scolastique pour le mecanisme. Mersenne s'illustre comme le secretaire de l'Europe savante, en servant d'intermediaire entre les chercheurs. Depuis le rationalisme cartesien jusqu'au sensualisme de Hobbes, l'eclectisme de Mersenne est plus des plus instructifs. C'est pourquoi la part qu'il a prise dans le grand travail collectif d'ou sortit la philosophie nouvelle meritait d'etre tiree d'un injuste oubli. Robert Lenoble (...) rappelle ainsi que le mecanisme, loin de s'epuiser dans le cartesianisme, jaillit de sources diverses, au confluent desquelles se trouve Mersenne. (shrink)