Le mathématicien au travail sait faire un geste que l'on appelle la« pulsation mathématique», qui s'exprime en tennes de bougé créatif nécessaire dans les diagrammes de pensée et d'interprétation des écrits mathématiques. Dans cette perspective Je statut d'objet est définitivement en révision, sous condition du jeu des relations. Le but ici est de construire aujourd'hui cette pulsation à partir de ce que Bachelard proposait hier comme épistémologie, aussi bien de la mathématique que de la science dite physique mathématique. Les liens (...) entre la pensée bachelardienne et les propositions plus récentes de Gilles Châtelet, Charles Alunni, ou René Guitart, sont mis en relief ainsi que ceux d'autres auteurs comme Jacques Lacan, Arthur Koestler, Alfred N. Whitehead, Charles S. Peirce. Nous proposons que le travail mathématique soit pensable comme du mouvement dans l'espace des diagrammes, du bougé pulsatif en icelui, et que cette manière de voir soit éminemment compatible avec la vue bacheJardienne suivant laquelle la forme intellectuelle précède l'objet empirique, lequel provient in fine, comme d'une concrétion de la pulsation de la pensée. Nous terminons donc sur un schème catégoricien de la pulsation. (shrink)

Le mathématicien au travail sait faire un geste que l'on appelle la« pulsation mathématique», qui s'exprime en tennes de bougé créatif nécessaire dans les diagrammes de pensée et d'interprétation des écrits mathématiques. Dans cette perspective Je statut d'objet est définitivement en révision, sous condition du jeu des relations. Le but ici est de construire aujourd'hui cette pulsation à partir de ce que Bachelard proposait hier comme épistémologie, aussi bien de la mathématique que de la science dite physique mathématique. Les liens (...) entre la pensée bachelardienne et les propositions plus récentes de Gilles Châtelet, Charles Alunni, ou René Guitart, sont mis en relief ainsi que ceux d'autres auteurs comme Jacques Lacan, Arthur Koestler, Alfred N. Whitehead, Charles S. Peirce. Nous proposons que le travail mathématique soit pensable comme du mouvement dans l'espace des diagrammes, du bougé pulsatif en icelui, et que cette manière de voir soit éminemment compatible avec la vue bacheJardienne suivant laquelle la forme intellectuelle précède l'objet empirique, lequel provient in fine, comme d'une concrétion de la pulsation de la pensée. Nous terminons donc sur un schème catégoricien de la pulsation. (shrink)

This paper examines the meanings of the daguerreotype for the astronomer and physicist who introduced it to the world, François Arago. The regime of knowledge production which held sway at the birth of photography implied an alternative view of the moral and political implications of machines from that usually suggested by discussions of ‘mechanization’. Instead of celebrating detachment, instantaneity, transparency and abstraction, Arago understood instruments and human citizens as dynamic mediators which necessarily modify the forces they transmit. His moral economy (...) of instruments also implied specific aesthetic and political commitments. Arago’s republican convictions and expressive personal style, as well as his identification with revolutionary scientist–statesmen including Lazare Carnot and Condorcet, present a strong contrast with the imperial science of Laplace and the image of disengaged, impersonal ‘mechanism’ often associated with the physical science of this time.Keywords: Daguerreotype; Photography; François Arago; Romanticism; Mechanism; Pierre-Simon. (shrink)

Bruno Latour and Steve Woolgar made use of Gaston Bachelard’s concept of phenomenotechnique in Laboratory Life. Stating that this use of a Bachelardian concept contrasts with the sharp criticism Latour made of Bachelard in his later work, I consider whether it belongs to an early Bachelardian stage of Latour’s study of science or whether Latour and Woolgar made, from the beginning, an original and anti-Bachelardian use of the concept of phenomenotechnique. I address this question by offering two symmetrical readings of (...) Laboratory Life: one reading adopts a Bachelardian perspective, in which Latour and Woolgar’s ethnological and sociological investigation appears as an empirical corroboration of Bachelard’s epistemological theses, whereas the other reading insists on the way in which Latour and Woolgar depart from Bachelard, as the sociological study of the way in which power relations shape scientific practice challenges the latter’s rationalist convictions. Although I contrast Bachelard’s epistemological use of the concept of phenomenotechnique with Latour and Woolgar’s sociological one, I wonder in the conclusion whether these approaches to science may be regarded as complements rather than antagonists and find in Pierre Bourdieu’s theses on the specificity of the scientific field resources to combine them. (shrink)

Le thème d’une nature particulière des mathématiques comme connaissance a été au cœur du débat épistémologique français du XX esiècle, et ce, à partir des œuvres de Maximilien Winter, Gaston Bachelard, Albert Lautman jusqu’à Alain Connes et Gilles Châtelet. Pour le saisir au plus près, il convient d’avoir à l’esprit qu’il est le fruit d’une analyse constante et d’un approfondissement des indications données par Bernhardt Riemann sur le rapport étroit entre mathématiques et physique qui caractérisera toute la pensée physique du (...) XX e siècle. Ce qui a conduit à l’existence d’une littérature très riche mais peu étudiée qui a cherché à clarifier sur le plan épistémique le sens rationnel de l’efficacité des mathématiques dans l’exploration du réel physique, problématisée sous le titre de The Unreasonable Effectiveness of Mathematics. Cette problématique cruciale constitue l’un des apports les plus originaux de la philosophie des sciences française, sans équiva-lent dans la tradition anglo-saxonne. Prendre acte de l’existence de cette épistémologie de la physique mathématique devrait permettre de couper court à la polémique soulevée récemment en France quant à l’existence ou la non-existence d’une philosophie des sciences spécifi-quement française.During the 1900s, the theme of the particular nature of mathematics as knowledge was at the center of the French epistemological debate, starting with Maximilien Winter, Gaston Bachelard, Albert Lautman, Alain Connes and Gilles Châtelet. To be understood in its most correct dimension, it should be borne in mind that it is the result of a constant analysis and the analysis of the indications given by Bernhard Riemann about the close relationship between mathematics and physics which, as is well known, char-acterized the physical thought of on the ‘900. This has led to a large critical production that has sought to clarify on the epistemic level the rational sense of the effectiveness of mathematics in the exploration of physical reality. It has produced a whole set of articulated responses to the topic: “the unreasonable effectiveness of math”. This crucial issue is one of the most original contributions of French philosophy of sciences, problematic that even in the rich and varied tradition of Anglo-Saxon research did not find equal consideration. At the same time, acknowledge the existence of what is a true epistemology of mathematical physics, it can help to no longer fuel the controversy raised by some in France in recent years about the presence or absence of a typical French philosophy of science. Il tema della particolare natura delle matematiche come conoscenza è stato nel corso del ‘900 al centro del dibattito epistemologico francese a partire dalle opere di Maximilien Winter, Bachelard, Lautman sino à Alain Connes e Gilles Châtelet; ma per essere capito nella sua più giusta dimensione, occorre tenere presente che esso è il frutto di un’analisi costante e dell’approfondimento di indicazioni date da Bernhard Riemann circa lo stretto rapporto fra matematiche e fisica che, com’è noto ha caratterizzato l’intero pensiero fisico del ‘900. Ciò ha portato ad una ricca letteratura, poco studiata, che ha cercato di chiarire sul piano epistemico il senso razionale dell’efficacia delle matematiche nella esplorazione del reale fisico; essa ha prodotto tutta una serie di risposte articolate al tema che nella letteratura scientifica viene chiamato The Unreasonable Effectiveness of Mathematics. L’ aver posto al centro del dibattito epistemologico questa cruciale problematica costituisce uno degli apporti più originali della filosofia delle scienze francese, problematica che anche nella pur ricca e variegata tradizione di ricerca anglosassone non ha trovato una eguale considerazione. Nello stesso tempo prendere atto dell’esistenza di quella che è una vera e propria epistemologia della fisica matematica, può aiutare a non alimentare più la polemica sollevata da alcuni in Francia, in questi ultimi anni, sull’ esistenza o meno di una filosofia della scienza tipicamente francese.This article is in French. (shrink)

Il s'agit de retracer ici la présence spectrale dans l'oeuvre de Gaston Bachelard de ce que nous appelons «École de l'ETH ». Nous en avons choisi trois figures fondamentales: Hermann Weyl, Wolfgang Pauli et Gustave Juvet. Pour le premier, nous traitons de sa place centrale et permanente dans la constitution bachelardienne d'une philosophie qui se veut à hauteur de la nouvelle « géométrie physique » rigoureusement construite dans un esprit riemannien. Quant à Pauli, nous montrons une insoupçonnable affinité qui est (...) étayée par les analyses remarquables qu'en donna le philosophe: de la construction urgente d'une« métaphysique quantique», qui se fonde sur les implications d'un principe de Pauli bien compris, à l'idée de «particule métaphysique», en passant par les enjeux décisifs et si prometteurs du «postulat de non-analyse». Dans le cadre de cette polyconstruction convergente de l'entreprise « surrationaliste », nous traitons de la troisième figure, moins connue mais tout aussi marquante, du mathématicien-philosophe Gustave Juvet. (shrink)