RésuméAristote n'a pas développé une théorie de la quantification du prédicat, mais une étude récente de Hasnawi a montré qu'Ibn Sīnā a consacré à celle-ci une étude rigoureuse. Assumant la structure aristotélicienne sujet-prédicat, Ibn Sīnā qualifie les propositions qui comportent un prédicat quantifié, de propositions déviantes. Une conséquence de cette approche avicennienne est que la seconde quantification est absorbée par le prédicat. La distinction claire ainsi opérée entre un sujet quantifié, qui pose le domaine de la quantification, et une partie (...) prédicative, qui construit une proposition sur ce domaine, correspond structurellement à la distinction, faite dans la théorie constructive des types, entre le type des ensembles et le type des propositions.Aristote n'a pas non plus combiné son analyse logique de la quantification avec sa théorie ontologique des relations ou de l’égalité. Ibn Sīnā, en revanche, a utilisé les syllogismes qui nécessitent une logique de l’égalité et il a examiné des cas où la quantification se combine, via l’égalité, avec des termes singuliers. En outre, ces réflexions sont essentielles pour sa théorie des nombres qui est fondée sur l'interaction entre l’un et le multiple. Lorsqu'on combine la théorie métaphysique de l’égalité telle qu'on la trouve chez Ibn Sīnā avec son travail sur la quantification du prédicat, il en résulte tout naturellement une logique de l’égalité. En effet, l'interaction entre la quantification du prédicat et l’égalité peut être appliquée aux exemples de syllogismes mentionnés par Ibn Sīnā dans lesquels ces notions interviennent. En utilisant les instruments formels fournis par la théorie constructive des types de Martin-Löf, cet article établit des liens entre la métaphysique d'Ibn Sīnā et son travail logique, liens qui ont été discutés en relation avec d'autres sujets par Thom et Street. Ibn Sīnā n'a pas développé une logique de l'identité, mais il a développé les moyens conceptuels de le faire. (shrink)

This paper undertakes a re-examination of Sir William Hamilton’s doctrine of the quantification of the predicate . Hamilton’s doctrine comprises two theses. First, the predicates of traditional syllogistic sentence-forms contain implicit existential quantifiers, so that, for example, All p is q is to be understood as All p is some q . Second, these implicit quantifiers can be meaningfully dualized to yield novel sentence-forms, such as, for example, All p is all q . Hamilton attempted to provide a deductive system (...) for his language, along the lines of the classical syllogisms. We show, using techniques unavailable to Hamilton, that such a system does exist, though with qualifications that distinguish it from its classical counterpart. (shrink)

Logicians have often suggested that the use of Euler-type diagrams has influenced the idea of the quantification of the predicate. This is mainly due to the fact that Euler-type diagrams display more information than is required in traditional syllogistics. The paper supports this argument and extends it by a further step: Euler-type diagrams not only illustrate the quantification of the predicate, but also solve problems of traditional proof theory, which prevented an overall quantification of the predicate. Thus, Euler-type diagrams can (...) be called the natural basis of syllogistic reasoning and can even go beyond. In the paper, these arguments are presented in connection with the book Nucleus Logicae Weisaniae by Johann Christian Lange from 1712. (shrink)