Cet article emprunte de nouveaux chemins dans l’examen des connaissances et des pratiques émotionnelles dans l’histoire de la Chine. En prenant en considération cette double dimension, il explore d’une part l’intérêt marqué pour la sensibilité qui se manifeste au cours du xvie siècle et d’autre part les modalités de perception de la souffrance durant les longues décennies de la dramatique transition dynastique au début du xviie siècle. En accordant aussi une attention particulière à la notion de gestualité corporelle (les mouvements (...) et les comportements à travers lesquels les émotions existent, sont exprimées et sont vécues), cette double approche permet de croiser différents textes, dont des sources littéraires, philosophiques et médicales. Portant un regard spécifique sur les sédimentations corporelles des émotions, je montre comment pendant la période observée (xvie-xviie siècles), les individus étaient d’abord attentifs aux processus physiques, et refusaient de suivre les schémas émotionnels venant du néoconfucianisme. (shrink)