Dans la Politique, Aristote s’attache à distinguer, pour les articuler et les hiérarchiser, la sphère économique et la sphère politique. Tout en reconnaissant l’autonomie propre des activités économiques, il s’attache à exposer les motifs qui légitiment la limitation de celles-ci par le pouvoir politique. En consacrant l’éminence de la politique par rapport à la sphère marchande, Aristote manifeste l’impérieuse nécessité de subordonner la recherche et l’acquisition des biens et des richesses matérielles – légitimes dans leur ordre – aux activités les (...) plus hautes de l’homme qui, seules, sont susceptibles de lui procurer le bonheur véritable. Recherchées pour elles-mêmes, celles-ci sont l’expression d’une sortie par l’homme d’une logique de l’utilité et témoignent d’une forme authentique de liberté dans laquelle se déploient sa vertu et son excellence. C’est in fine uniquement une éducation à la vie de loisir qui fait advenir, dans la communauté, des individus susceptibles d’assumer la destination morale et politique à laquelle la cité est appelée. Classification JEL : B11. (shrink)

In the last two books of the Politics, Aristotle articulates an education program for his best regime in contrast to what he takes to be the goal and practices of Sparta’s educational system. Although Aristotle never refers to his program as liberal education, clearly he takes its goal to be the production of free male and female citizens. By contrast, he characterizes the results of the Spartan system as ‘crude’, ‘slavish’, and ‘servile’. I argue that Aristotle’s criticisms of Spartan education (...) elucidate his general understanding of Sparta and provide an interpretative key to understanding Politics 7–8. But although Aristotle contrasts the goals and methods of Spartan education with that of his own best regime, the citizens of his best regime are more like Spartan citizen-soldiers than Athenian participatory-citizens. (shrink)