Le « principe de relativité » apparaît dans sa forme moderne en 1905, dans les travaux de Henri Poincaré « Sur la dynamique de l’électron ». Mais l’élévation du principe de relativité (galiléen) de la mécanique (newtonienne) au rang de principe général gouvernant toute la physique a été l’objet d’une gestation complexe chez Poincaré. Nous en retraçons les principales étapes en commençant par son cours de physique à la Sorbonne en 1889, où il généralise les conclusions de Fresnel de 1818 (...) sur la réfraction dans l’expérience du prisme d’Arago (le « principe de mouvement relatif » étendu à l’optique). Nous nous intéressons ensuite à ses articles scientifiques dans la revue l’Éclairage électrique en 1895, où il confronte la théorie de Lorentz au principe de réaction newtonien qui s’applique à la matière seule (son « objection » à la théorie). Poincaré soulève à cette occasion la « connexion » de ce principe avec le « principe de mouvement relatif ». Pour mieux comprendre ces enjeux nouveaux, nous revenons en détail sur l’article fondamental de Poincaré « La théorie de Lorentz et le principe de réaction », à l’occasion du Jubilé pour Lorentz de décembre 1900, où Poincaré précise à quelles conditions ces principes s’étendent à l’électrodynamique. Pour conclure, nous verrons comment, en 1905, le « principe de mouvement relatif » devient « principe de relativité » en lien avec la « cohérence parfaite » de la théorie de Lorentz. Notre article est le premier, à notre connaissance, à donner une perspective d’ensemble aux travaux de Poincaré de 1889 à 1900 mentionnés ci-dessus et à la logique qui les relie. (shrink)

The object of this article is to show a certain proximity of Duhem to Poincaré in his first philosophical reflections. I study the relationships between the scientific practices of the two scholars, the contemporary theoretical context and their reflections. The first part of the article concerns the changes in epistemological consensus at the turn of the century. The second part will be devoted to Poincaré's reflections on the status of physical geometries and physical theories, as they appear in his texts (...) written around 1890. Then I analyze the first reflections of Pierre Duhem on physical theory, in particular his thesis of the hypothetical/symbolic character of physical theories and his criteria for selecting good theories, partly associated with his ideal of physical theory; the whole set of considerations, highlighting the Poincarean inspiration. (shrink)

Cette étude montre que les réflexions épistémologiques de Poincaré émergèrent dans le cadre de ses recherches scientifiques et qu’elles furent en partie inspirées par sa lecture de savants philosophes comme Helmholtz et surtout Maxwell. Elle donne une analyse systématique des textes philosophiques publiés par Poincaré vers 1900, au moment où il juge que la physique des principes constitue le sommet de l’évolution des théories. Enfin, elle met en rapport certaines de ses thèses sur la physique avec l’Analytique et la Dialectique (...) transcendantales kantiennes. (shrink)

In the last decade, the Poincaré conjecture has probably been the most famous statement among all the contributions of Poincaré to the mathematics community. There have been many papers and books that describe various attempts and the final works of Perelman leading to a positive solution to the conjecture, but the evolution of Poincaré’s works leading to this conjecture has not been carefully discussed or described, and some other historical aspects about it have not been addressed either. For example, one (...) question is how it fits into the overall work of Poincaré in topology, and what are some other related questions that he had raised. Since Poincaré did not state the Poincaré conjecture as a conjecture but rather raised it as a question, one natural question is why he did this. In order to address these issues, in this paper, we examine Poincaré’s works in topology in the framework of classifying manifolds through numerical and algebraic invariants. Consequently, we also provide a full history of the formulation of the Poincaré conjecture which is richer than what is usually described and accepted and hence gain a better understanding of overall works of Poincaré in topology. In addition, this analysis clarifies a puzzling question on the relation between Poincaré’s stated motivations for topology and the Poincaré conjecture. (shrink)

La famille Poincaré trouve ses racines en Lorraine, dans les départements de Meurthe-et-Moselle, de la Meuse et des Vosges. Arrancy-sur-Crusne, Bar-le-Duc, Landaville, Longuyon, Lunéville, Nancy, Neufchâteau, Remenoncourt, Xirocourt sont quelques-unes des communes ayant vu naître des ancêtres des deux Poincaré les plus connus, Henri et Raymond. Cet article propose une histoire de la famille d’Henri Poincaré sur le temps long et prend appui sur une vaste synthèse des informations généalogiques existantes. Dans un premier temps j’explore rapidement les origines anciennes du (...) nom « Poincaré » et certaines branches indirectes de la famille ; j’analyse ensuite de manière plus fine les parcours des acteurs principaux de la branche directe, en particulier ceux du père, de l’oncle et du grand-père paternels d’Henri Poincaré. Je termine ce parcours en me focalisant rapidement sur les mariages et les descendants respectifs d’Henri Poincaré et de sa sœur Aline. Un tel essai est structuré autour d’une double ambition : d’une part, apporter une contribution à la biographie de Poincaré centrée sur la sphère privée ; d’autre part, caractériser finement le milieu social dans lequel Poincaré a pu évoluer au cours de sa vie. (shrink)