Dans cet article, nous présentons une formulation néo-aristotélicienne de la doctrine du juste milieu. Nous commençons par décrire la formulation classique de la doctrine par Aristote, telle qu'elle est exposée dans l’Éthique à Nicomaque. Nous présentons en outre les éléments fondamentaux qui régissent les matrices de concepts (Franceschi 2002). Nous proposons ensuite une nouvelle formulation de la doctrine du juste milieu, directement dérivée de la structure-même des matrices de concepts. Nous comparons également la présente formulation de la doctrine du juste (...) milieu avec celle d'Aristote, en mettant en évidence les points communs et les différences. Nous proposons aussi une interprétation de la formulation aristotélicienne de la doctrine du juste milieu. Enfin, nous montrons comment la version néo-aristotélicienne de la doctrine du juste milieu permet de répondre à plusieurs objections, et notamment à celles qui ont été classiquement soulevées à l’encontre de sa version aristotélicienne. (shrink)

In this paper, I argue that purely quantitative understandings of Aristotle's concept of "the mean" are oversimplified, and I make this argument by analyzing the particular emotion of anger. Anger, I contend, helps to complicate the purely quantitative understanding of the mean, insofar as, I argue, the amount of anger experienced is not the morally salient feature in determining whether or not the anger is virtuous. Rather, anger is one example of an emotion or trait for which other, non-quantitative parameters (...) of the mean are more salient, giving us a more nuanced understanding of what the mean is. Anger is virtuous not when it is in the right measurable degree, but rather when it is directed at the proper target. In this way, the virtue-making property of anger is distinctly qualitative. Examining anger provides insight into the concept of the mean and its role in Aristotle's ethics, and also helps to shed light on contemporary debates about political anger. (shrink)

Cette étude porte sur la notion aristotélicienne de vertu morale dans son sens strict, c’est‑à‑dire entendue comme médiété fixée relativement à nous. L’analyse et la critique des interprétations dites « quantitatives » d’une part, « relativistes » d’autre part, résultent en une clarification de la définition donnée par les Éthiques (cf. 1106b36‑1107a6 et 1227b8-9).