The paper focuses on the concept of matter and the material in Edgar Zilsel’s considerations about historiographical methods in the context of the Marxist debates on the materialist conception of history in the 1920s and 1930s (György Lukács, Max Adler). It sheds light on Zilsel’s understanding of matter as fluctuating, interfering processes in the lapse of time and the related concept of irreversible laws and relates it to Ernst Mach’s philosophy and to Richard Semon’s theory of mneme . Finally, it (...) shows the practical consequences of the concept of materialism in Edgar Zilsel’s epistemology. (shrink)

In the first decades of the 20th century politics, economy and the emerging social sciences were not the only realms engaged in understanding social questions and organizing society by means of statistical inquiries and probability calculation. At the same time, social methods and collective conditions of scientific rationality were emerging in contemporary epistemological writings. However, adopting social conditions of scientific reasoning and activity in this period does not mean a renunciation of exact scientific methods. On the contrary, the emergence of (...) social foundations for scientific activity and reasoning can be understood as a scientific conception aiming at objectivity. This paper traces the emergence of collective conceptions and methods in Edgar Zilsel’s statistical and inductive epistemology that established the production of knowledge as an infinite and procedural enterprise. (shrink)

Aujourd’hui, bon nombre de philosophes des sciences ou d’universitaires semblent penser que leur expertise peut éclairer les débats publics. Le premier empirisme logique peut apparaître comme un modèle de philosophie des sciences politiquement pertinent. Dans ses travaux sur la « dépolitisation» de l’empirisme logique, George Reisch a aidé à prendre conscience de l’agenda politique (de certaines composantes) du Cercle de Vienne, agenda qui a disparu dans les États-Unis d’après-guerre, sous la pression de l’anti-communisme. L’étude du cas d’Edgar Zilsel, un sociologue (...) des sciences membre de l’aile gauche radicale du Cercle de Vienne, montre cependant que l’empirisme logique ne peut pas être considéré aussi facilement comme politique. Certes, Zilsel était un intellectuel politiquement engagé, mais il n’était pas un philosophe des sciences politiquement engagé: son intention n’était pas d’intervenir dans les débats publics ou de soutenir des causes publiques en vertu de son statut académique (il n’en avait pas) ou de son expertise professionnelle (il en avait une). Je soutiens en outre que les débats contemporains sur la place de la science dans la société, menés par des universitaires qui, soucieux de leur impact sur les questions de société, conceptualisent l’influence sociale en termes de motifs et de valeurs individuels, ne correspondent pas au point de vue des empiristes logiques de gauche: ceux-ci cherchaient à fournir une explication sociologique de la science et s’attachaient davantage aux déterminants structuraux qu’aux motifs individuels. Ainsi, même si l’empirisme logique peut être vu comme un modèle de philosophie des sciences politiquement pertinent, il pointe, à mon sens, dans une direction différente de celle généralement prise par ses héritiers d’aujourd’hui. (shrink)