Abstract
L'écologie préénergétique des années 1905-1935 est à la recherche de ses objets d'étude. Des unités
fondamentales de la nature (telles que formation végétale, association végétale, climax, biome, communauté biotique,
écosystème) se trouvent en compétition et se succèdent les unes aux autres. Autour des années 1920 et 1930, la
philosophie organiciste d'Alfred N. Whitehead, ainsi que la perspective évolutionniste d'Herbert Spencer et les
propositions émergentistes de Samuel Alexander et Conwy L. Morgan, deviennent des références sous-jacentes au
débat épistémologique concernant les unités de base de l'écologie. Des auteurs comme Frederic E. Clements et John
Phillips soutiendront plusieurs formes d'organicisme écologique, tandis que Henry A. Gleason interprétera
l'association végétale comme le résultat d'une juxtaposition fortuite d'individus. Enfin, et paradoxalement,
l'écosystème de Arthur G. Tansley, tout en faisant partie, à l'origine, d'une perspective anti-organiciste, deviendra
l'unité fondamentale de programmes de recherche qui se voudront, au moins dans leurs intentions, émergentistes.