Dissertation, Université du Québec À Montréal (
2014)
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Abstract
La plupart des auteur-es ayant abordé le problème de l'extension du cognitif, tel qu'il a émergé des débats autour de la thèse de l'esprit étendu, ont supposé que cette extension devait prendre la forme d'un espace régulier, qui peut être ceint par des frontières. Cependant, la littérature en question ne traite pas explicitement de cette supposition, de sorte que, malgré son influence, il n'y a pas d'évaluation de sa véracité ou de sa légitimité. Dans ce mémoire, cette hypothèse est remise en question, et nous prenons sa contrepartie pour hypothèse de recherche, à savoir que, malgré l'assurance des auteur-es qui l'épousent, il est tout à fait légitime d'explorer des propositions de caractérisation du cognitif qui aboutissent à d'autres formes d'extension. Pour démontrer notre hypothèse (H1), nous posons deux autres hypothèses : (H2) les auteur-es qui épousent la supposition selon laquelle l'esprit doit s'étendre sur un espace ceint par des frontières le font sur la base de l'intuition individualiste, et (H3) l'intuition individualiste, malgré certaines apparences, ne permet pas de justifier cette supposition. Nous démontrons H2 à l'aide d'une analyse de texte faite sur le corpus des auteur-es ayant abordé la question de l'extension du cognitif dans la foulée des débats sur l'esprit étendu, et nous montrons que la littérature en sciences cognitives et en philosophie de l'esprit nous donne des raisons de croire que H3 est vraie. Ensemble, H2 et H3 justifient H1.