Abstract
En dialogue avec Alfred Mele et Richard Holton, j’adresse le potentiel explicatif d’une distinction entre akrasie et faiblesse de la volonté pour une théorie de l’agir incontinent. Postulant avec Holton (1999) l’intérêt d’une remise en question de l’articulation classique du désaccord d’un agent avec lui-même – désaccord qui se manifesterait par l’accomplissement volontaire d’une action s’inscrivant à l’encontre de son meilleur jugement – je rappelle le résultat des études conduites par Mele (2010) au sujet de la conception ordinaire du phénomène. Tablant ensuite sur la réponse d’Holton (2012) à Mele, j’insiste sur l’importance d’une refonte de la façon dont s’appréhende le problème de la faiblesse de la volonté. Parce que les conclusions d’Holton engagent l’idée d’un concept « par grappes » de ce problème, concept où action akratique et révision déraisonnable d’une intention se conjugueraient à la violation de normes, je propose une réflexion sur l’incidence de cette articulation nouvelle du concept.