Abstract
La délibération est souvent perçue comme l’œuvre d’une liberté examinant de manière autonome les éléments qui conduisent à la prise de décision, elle-même perçue comme le moment premier de l’action. Cette vision des choses n’est-elle pas la conséquence d’une illusion rétrospective ? Le processus décisionnel dans lequel s’inscrit la délibération ne doit-il pas plutôt être envisagé comme un enchaînement causal par lequel les acteurs sont emportés sans être véritablement les auteurs du scénario auquel ils participent ? Une telle approche déterministe doit-elle pour autant nous conduire à renoncer à « reprendre la main » sur nos décisions ? L’analyse qui est ici conduite porte sur la décision dans le domaine médical. Elle s’inspire de la pensée de Spinoza et tend à montrer que même si nous sommes déterminés, la puissance réflexive de l’esprit est en mesure de mieux éclairer et orienter les différents protagonistes de la délibération et de la décision médicales