Abstract
L’éthique du care est confrontée à un problème qui a des allures de paradoxe : bien que sa politisation paraisse nécessaire, l’éthique du care ne semble pas pouvoir trouver en elle-même les
ressources suffisantes à la formulation d’une théorie politique compréhensive. Il ne semble pas
exister de théorie politique du care à part entière. Cet article examine la fécondité d’un rapprochement entre éthique du care et théorie néorépublicaine de la non-domination. Le résultat, non
négligeable, serait de garantir des formes importantes de protections aux activités de care, mais
il cela n’empêcherait pas nécessairement les représentations négatives de ces activités, dont on
peut supposer qu’elle est l’un des facteurs de la marginalisation et de la répartition inégale qui
les affecte. Pour bloquer ces représentations dégradantes, il faudrait que le care soit discuté et
défini dans l’espace public non seulement comme un lieu possible de la domination, mais comme
un aspect fondamental et positif de la vie individuelle et collective.