Abstract
L’analyse logiciste des constructions savantes a pour but de mettre à nu leurs composantes symboliques : une base de données (observations et présuppositions) et un ensemble d’opérations de réécriture exprimant le raisonnement qui relie cette base aux thèses de la construction. Les travaux inspirés de ce programme depuis une vingtaine d’années soulèvent des questions intéressantes dans les perspectives d’une épistémologie pratique maintes fois exposées. L’étude des conflits d’interprétation y tient une large place ; elle s’apparente à l’analyse des controverses scientifiques mais vise moins à expliquer celles-ci, du point de vue socio-historique, qu’à mieux définir les voies choisies pour les résoudre, les éluder ou les dépasser, selon les cas. Le questionnement logiciste porte sur les conséquences intellectuelles et institutionnelles de ces choix. L’affirmation de sa pérennité procède à la fois d’un constat et d’un pari, l’un et l’autre argumentés dans cet article.