Abstract
Dans ce texte, nous analysons la mise en place d’un système de vélos partagés à Trois-Rivières
initié par un organisme faisant de la participation citoyenne son principe fondamental d’action.
Cette analyse montre comment l’atteinte des objectifs poursuivis par l’adhésion à ce principe participatif, outre le respect de l’expérience du citoyen dans le développement de son milieu de vie,
peut poser problème. La similarité entre le système de vélos conçu avec la participation des
citoyens et les systèmes offerts par les groupes industriels met en question la capacité du principe de la participation à produire des solutions alternatives. La difficulté relèverait de la volonté
de faire des méthodes participatives un principe nécessaire à la réalisation des idéaux démocratiques des sociétés libérales modernes. Promulguer l’obéissance à des procédures d’action com-
munes, pour elles-mêmes, nous éloigne d’une conception libérale de la démocratie qui s’attache
d’abord à l’efficacité de l’action, donc à la qualité de ce qu’elle produit, indépendamment des
moyens mis en œuvre.