Swiss Philosophical Preprints (
2009)
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Abstract
La philosophie morale est traditionnellement divisée en trois sous-disciplines : l’éthique appliquée, qui, comme son nom l’indique, s’intéresse aux positions à adopter sur des sujets pratiques ; l’éthique normative, où s’opposent un ensemble de théories sur ce qui devrait être, sur ce qui est bon/mauvais, etc. ; et la méta-éthique, qui étudie des questions non morales, mais relatives à la morale 1 . Cette dernière définition peut paraître floue, mais c’est un flou que rend nécessaire l’hétérogénéité propre à la discipline. En effet, celle-ci est elle-même divisée en plusieurs domaines : l’épistémologie morale, l’ontologie morale, la psychologie morale, la phénoménologie morale et la logique morale (l’analyse des concepts moraux). Il n’est pas impossible de croiser les domaines, à l’instar de David McNaughton qui oppose une théorie ontologique – le réalisme – à une théorie épistémologique – le non-cognitivisme. Le réalisme moral affirme l’existence de propriétés morales non réductibles à des propriétés non morales : un acte est condamnable si et seulement s’il possède, à côté de ses propriétés non morales (il s’agit d’un acte délibéré, prémédité, etc.), la propriété d’être condamnable. Et, quant à lui, le cognitivisme soutient qu’une opinion morale n’est rien de plus qu’un état cognitif, qu’une croyance. Ce que nie le non-cognitivisme. Ainsi, selon McNaughton, le principal argument contre le réalisme moral est non cognitiviste.