Abstract
L’article introduit au rôle de l’efficience dans la génération d’avantages ou de désavantages enregistrés par les minorités. L’objectif est de démontrer que l’efficience devrait jouer un rôle plus important dans le domaine de la justice ethnoculturelle. Pour ce faire, une brève présentation de la place du nombre dans la littérature sur le sujet est offerte, ce qui permet de saisir le fond de l’argument consistant à faire des déséquilibres numériques une source certaine des injustices subies par les minorités, notamment dans une perspective inspirée par l’égalitarisme de la chance. De ce point de vue, l’asymétrie numérique peut toutefois constituer une source d’avantages pour ces groupes. Dès lors, une telle asymétrie, qui est l’un des constituants de la définition de la minorité, prend une autre dimension. Plus que cette asymétrie, il apparaît que c’est l’efficience (la manière dont les groupes gèrent cette asymétrie) qui détermine les conditions et succès matériels des membres d’un groupe donné. Après une discussion des minorités efficientes et dominantes, l’article se conclut par la mise en lumière de quelques pistes de recherche rendues visibles par l’efficience et qui sont pertinentes pour la théorie de la justice en contexte multiculturel.