Abstract
Cet article propose une lecture critique de l’approche néorépublicaine de la reconnaissance et du
projet d’une économie de l’estime, développé par Ph. Pettit et G. Brennan. Il vise à montrer en
quoi la conception de la reconnaissance qui est celle de ce dernier est trop étroite, dans la mesure
où elle va de pair avec une analyse insuffisante des conditions de la visibilité sociale des performances et capacités des agents, ainsi que de la manière dont les luttes de reconnaissance peuvent contribuer à une telle visibilité. Ce texte montre ainsi en quoi il convient d’élargir la conception néorépublicaine de la reconnaissance. Il vise aussi à dégager les limites du projet d’une économie de l’estime, en montrant ses lacunes eu égard à une réflexion suffisante sur les conditions
d’un pluralisme des standards d’estime.