Abstract
En sciences sociales, les scientifiques utilisent les rapports des sujets sur leurs propres états mentaux dans leurs démarches expérimentales. Ainsi, l’introspection, ou la capacité des sujets à former des croyances sur leurs propres états mentaux, y joue un rôle important. Selon les tenants de l’introspectionnisme, l’introspection est une méthode, certes privée, mais qui permet de justifier directement des hypothèses scientifiques. Ainsi, contrairement aux méthodes utilisées dans les sciences de la nature qui se fondent uniquement sur des données publiques, les sciences sociales utiliseraient des données subjectives pour justifier leurs hypothèses. Contre l’introspectionnisme, nous défendons que l’introspection n’est pas utilisée pour justifier directement les hypothèses, mais que sa place est plutôt similaire à celle d’un instrument de mesure des états et processus mentaux des sujets, susceptible d’être calibré, à la façon dont les instruments de mesure utilisés dans les sciences...