Abstract
Résumé Si l’absence de moralité des psychopathes a été largement étudiée, il existe peu de recherches sur leurs capacités esthétiques. Pourtant, beaucoup d’études cliniques de cas montrent qu’ils présentent un grave déficit dans ce domaine. Cet article se propose d’en chercher les causes. Il analyse les forces et les limites de l’hypothèse d’un manque d’empathie pour expliquer ces carences esthétiques, et montre pourquoi l’hypothèse d’un manque de distance psychique se révèle plus féconde. Celle-ci permet en outre de comprendre le lien de l’esthétique et de l’éthique par leur filiation commune : elles ont pour socle commun la capacité à prendre de la distance par rapport à des intérêts étroitement égoïstes.