Ithaque 27 (Automne 2020):87-110 (
2020)
Copy
BIBTEX
Abstract
Comment penser la possibilité pour une conscience de faire le mal, de commettre une faute qu’elle sait répréhensible ? Reconnaissant à la fois la longue tradition qui avant lui s’est intéressée à ce problème éternel pour la philosophie et la théologie, Ricœur ressent le besoin de revenir sur cette question en même temps qu’il juge nécessaire de donner à sa démarche phénoménologique un tournant herméneutique. Afin de comprendre ce choix, nous proposons ici une synthèse critique de La symbolique du Mal, second tome du cycle de la Philosophie de la volonté de Ricœur ; y seront exposées les principales composantes de sa démarche ainsi que les grands moments de ses conclusions. Nous espérons par notre travail montrer pourquoi le problème du mal, plus particulièrement l’expérience de la faute, empêche de penser une subjectivité pleine, maîtrisée et transparente à elle-même. Pour cette raison, l’herméneutique semble s’imposer comme démarche pour appréhender le sujet brisé par la faute, et pour comprendre la juste valeur des symboles par lesquels cette expérience a été exprimée.