Ithaque 27 (Automne 2020):47-66 (
2020)
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Abstract
Le discours psychiatrique s’établit au XIXe siècle par un corps médical qui reproduit des relations de pouvoir : dans le cas de l’hystérie, le corps médical (majoritairement masculin) impose un discours de vérité sur un corps féminin qui est celui de la patiente. C’est la dimension genrée de ce phénomène que nous chercherons à clarifier en ce qui a trait aux relations de pouvoir, en avançant la thèse que les hystériques se dressent comme figure de résistance devant le pouvoir psychiatrique – cette résistance étant rendue possible par la réappropriation d’une parole dérobée dans la production d’un discours de vérité. Pour ce faire, nous présenterons en premier lieu les démarches de Charcot, puis de Freud et Breuer dans les études sur l’hystérie. Nous emprunterons ensuite le cadre conceptuel foucaldien pour analyser les relations de pouvoir qui se trouvent au cœur de ces deux exemples, et nous tenterons finalement de montrer comment les hystériques peuvent être vues comme « militantes », à partir d’une perspective critique et féministe.