Abstract
L’hypothèse de travail qui régit cette contribution est que les discussions sur les rapports entre théologie et philosophie forment un thème récurrent dans la réception de Malebranche depuis les premières lectures de La Recherche de la vérité, et que cela s’explique par la rupture qu’il provoque avec les horizons d’attente des philosophes et théologiens. Rupture qui tient largement à l’enchevêtrement singulier des registres discursifs que présente son argumentaire. C’est là, nous semble-t-il, l’intérêt indéniable de la lecture – plutôt négligée par la critique contemporaine – que propose Fontenelle de La Recherche de la vérité que de mettre précisément en scène ce « malaise » qu’elle produit chez ses premiers lecteurs. Elle vise ainsi à poser le problème de la frontière entre philosophie et théologie, voire à chercher à circonscrire le territoire de la première afin de lui préserver son autonomie.