Abstract
L’étude proposée ici se déroulera en trois moments. Il s’agit, dans un premier temps, de revenir sur la manière dont la question du rapport entre vérité et fiction est posée dans le Traité des sensations de Condillac. Il faut rappeler la justification du recours à la fiction d’une statue gagnant un sens à la fois dans le cadre d’une analyse portant sur l’origine des idées, c’est-à-dire du recours à l’imagination dans le contexte d’une enquête métaphysique ressortissant à la raison. Dans un second temps, il faut se pencher sur ce qu’on peut appeler la fonction du romanesque dans le dispositif global de la fiction condillacienne, c’est-à-dire, non pas seulement ce qui revient au fictionnel, mais en propre à un art narratif visant des séquences événementielles singulières. Enfin, on terminera par quelques remarques sur ce qui est très souvent négligé dans les études portant sur ce texte – du moins en philosophie, et qui ne manque pourtant pas d’être curieux, à savoir, justement, son inscription dans le registre des Mémoires ou des pseudo-Mémoires.