Abstract
Que doit-on comprendre lorsqu’on nous dit « Mets-toi à sa place ! » Sans aucun doute, il s’agit d’empathie ou de sympathie. Mais ce genre de phénomène peut-il être une action ? C’est la thèse que nous nous proposons de défendre. Pour cela, nous présenterons quatre arguments montrant que la sympathie a une direction de causalité esprit-monde mais aussi qu’elle implique un effort. Puis, nous définirons l’effort en termes de forces et finirons par proposer une théorie substantielle de l’effort sympathique, ce dernier ayant reçu peu d’attention dans la littérature en général. En tant qu'action, sympathiser consisterait alors à volontairement provoquer un changement d’état affectif en soi, et ceci en ressentant une émotion analogue à celle d’une autre personne à la suite d’une projection dans sa situation et, à l’issu d’un effort, à l’adoption son point de vue.