Abstract
Nous cherchons ici à étudier la signification du fait qu’un État, chez Spinoza, peut se comprendre intégralement comme étant une « âme » singulière. Nous montrons en quoi cette compréhension de l’État comme « âme » permet d’expliciter les éléments centraux de la théorie de l’obéissance chez Spinoza, et en quoi le succès du projet politique spinoziste n’est envisageable que de cette perspective. Nous soulevons en conclusion un paradoxe : Spinoza écrit (TP 3/8) que nul ne cède de sa faculté de juger ; et à force de tirer sur ce fil, nous montrons que Spinoza y aborde de façon discrète et indirecte la possibilité de la disparition de l’État, dans la mesure même où il aura réussi à encourager l’obéissance et à faire en sorte que « l’âme » de tous devienne un bien commun.