Abstract
Bien sûr, «la philosophie des sciences sans l’histoire des sciences est vide et l’histoire des sciences sans la philosophie des sciences est aveugle» (Lakatos), mais cette formule célèbre ne méconnaît-elle pas l’importance dissymétrique de cette relation de dépendance réciproque ? En effet, ne pourrait-on pas soutenir que les philosophes des sciences désireux d’arriver à une juste et saine philosophie des sciences ont besoin, pour ce faire, des travaux des historiens des sciences, bien plus que ces derniers n’ont besoin, pour leurs reconstructions historiques, des écrits des philosophes des sciences ? Telle est la thèse, quelque peu provocatrice, que l’auteur tente de défendre : un séminaire ne doit-il pas être un lieu de débat ? ––– Of course, «the philosophy of science is empty without the history of science and the history of science is blind without the philosophy of science» (Lakatos). But does not this famous formula fail to recognize the importance of the dyssymetry of this relationship of mutual dependence ? Could it not be maintained that the philosophers of science, in their search for a correct and healthy philosophy of science, need the works of the historians of science far more than the latter need the works of the philosophers of science for their historical work ? This is the somewhat provocative thesis we shall attempt to defend : should not a seminar be a forum for debate ?