Julia Kristeva est un phénomène : sa capacité de s'informer à des sources multiples (linguistique, sémiotique, littérature, philosophie, etc.) et de dominer son information, de l'intégrer dans une trame discursive (en vue d'une thèse) est admirable. Tout comme sa conviction profonde d'une compatibilité des "avant-gardes", ainsi que le note Pierre Pachet. L'objet du livre est le langage poétique comme "lieu où l'ordre symbolique est perturbé par la jouissance, où le code est travaillé de ruptures, de négativité". Mallarmé et Lautréamont sont (...) presque des "faire-valoir" : Julia Kristeva s'intéresse à leurs oeuvres dans la mesure où celles-ci manifestent, dès la fin du siècle dernier, "l'émergence du domaine sémiotique dans la poésie". Riche et discutable. Accès difficile. (shrink)