À travers l'analyse de la correspondance entre Leibniz et Wolff, l'article cherche à restituer les modalités démonstratives utilisées par Leibniz pour transmettre sa dynamique ainsi que le dispositif métaphysique qui lui est inhérent. Il est question ici de l'ambivalence du vocable d'action, à la fois objet du principe de conservation et essence de la substance. C'est en étudiant sa réception par Wolff qu'il est possible de mettre en évidence, dès 1705, la singularité d'un cadre métaphysique wolffien qui accueille la dynamique (...) leibnizienne de l'action, puis la publicise, tout en proposant une acception irréductiblement différente de la substance. (shrink)

Cet article propose une reconstruction du débat wolffien sur l'idéalisme de Leibniz autour de la première réception de la Monadologie de Leibniz. Cette reconstruction impose une relecture de quelques problèmes centraux à ce débat: traduction infidèle d'un terme dans la Monadologie latine ( « le composé » est traduit par « substantia composita »); statut du corps en tant que substance composée; statut des éléments en tant que substances simples dont résultent les corps (et cela contre la conception cartésienne de (...) la substance); statut des notions leibniziennes de perception, force et harmonie préétablie; statut de l'expérience comme procédé ho liste et systématique (contre sa conception et la tabula rasa chez Locke) dans la réception et le système wolffiens. Un examen approfondi des textes fondateurs de cette réception (Bilfinger et Wolff) nous permet de reconsidérer sous un nouvel angle le rapport entre Leibniz et Wolff. (shrink)

In this paper I address a structurally similar tension between phenomenalism and realism about matter in Leibniz and Kant. In both philosophers, some texts suggest a starkly phenomenalist view of the ontological status of matter, while other texts suggest a more robust realism. In the first part of the paper I address a recent paper by Don Rutherford that argues that Leibniz is more of a realist than previous commentators have allowed. I argue that Rutherford fails to show that Leibniz (...) is any less an idealist than his main target, Robert Merrihew Adams, does. I distinguish various kinds of idealism about bodies that Leibniz might have held, and attempt to determine which package of views represents his considered view. In the second part of the paper I situate Kant’s idealism within the same coordinates. I argue that, abstracting from deep differences in their metaphysics and epistemology, Kant and Leibniz have structurally very similar views on the ontological status of matter and bodies. I conclude that the key to understanding the realist strand in their ontology of matter is understanding the way in which, for both thinkers, the forces in bodies are appearances of forces of more fundamental entities, either monads or things in themselves. (shrink)