In a recent paper in this Journal Hugo David discussed the possible sources for the comparison that Abhinavagupta draws between ritual and literary discourse at the beginning of his “critical reconstruction” of the theory of rasa in the sixth chapter of his New Dramatic Art. The question of Abhinavagupta’s sources raises more general questions about Abhinavagupta’s use of the concepts and analytical procedures of Mīmāṃsā in his literary-theoretical works. What, if anything, does Mīmāṃsā really have to do with the analysis (...) of literary texts? How, if at all, can we construct parallels between ritual and literary texts such that the hermeneutics of one can illuminate the hermeneutics of the other? And more specifically, what are the examples that might convince us that there are such parallels? With these questions I attempt, modestly, to reach a somewhat better understanding of the beginning of Abhinavagupta’s “critical reconstruction,” which has already received a disproportionate amount of scholarly attention. I also hope, however, that this passage might serve as an example for how to think of the “borrowing” of concepts typically associated with Mīmāṃsā into the realm of literary theory. (shrink)

On s’intéresse dans cet article à la contribution d’auteurs issus de l’exégèse scripturaire brahmanique à l’histoire de l’ontologie dans l’Inde du premier millénaire. Ce faisant, on cherche à mieux comprendre ce que signifie « philosopher » pour ces intellectuels voués à l’interprétation, dans une perspective ritualiste, d’un texte jugé comme éternel et infaillible. Le point de départ de l’enquête est l’opposition entre deux conceptions rivales de l’être, apparues simultanément au tournant des viieet viiie siècles au sein de cette école : (...) l’être compris comme présence, l’être envisagé comme propriété de l’objet d’une connaissance valide. Après avoir brièvement caractérisé ces deux thèses, on s’efforce de les situer au croisement de deux problématiques qui concernent le statut du Texte Sacré, à savoir la compréhension du caractère « hors normes » de l’objet du Veda et l’interprétation du phénomène linguistique du commandement, central s’agissant d’un texte considéré comme essentiellement normatif. L’hypothèse ici défendue est que cette double matrice, herméneutique et linguistique, occasionne l’élaboration controversée d’une « ontologie du commandement » et justifie de ce fait l’irruption des exégètes dans un domaine métaphysique réservé jusqu’alors aux tenant des philosophies « naturelles ». (shrink)