RésuméDans cet article, j'analyse deux approches du phénomène du geste, tel qu'il est constitué par l'incarnation, l'intersubjectivité, l'affectivité et le langage : tandis que Martin Heidegger affirme que le mouvement corporel humain dans son ensemble doit être compris comme geste par opposition au mouvement spatial des choses, Vilém Flusser intègre sous cette notion une multitude de pratiques et d'activités humaines que le sens commun hésite à appeler gestes. Le dilemme de la phénoménologie du geste consiste dans cette tension entre la (...) concrétude plurielle des apparences gestuelles et la tentation irrépressible d'identifier une couche unitaire qui leur permettrait de tenir ensemble. (shrink)

Résumé Cet article aborde la pertinence de l'art vidéo et des techniques filmiques pour la méthode phénoménologique en thématisant comment les scènes au ralenti peuvent être utilisées dans l'analyse des gestes. Inspiré par la théorie de la conscience d'image d'Edmund Husserl, je soutiens que si, pour le chercheur empirique, le ralenti est un moment non analogique qui l'aide à observer le sujet existant, pour le phénoménologue, il dépeint un sujet neutralisé qui sert d'exemple initial. Cette approche révèle en plus une (...) forme spécifique de déception de nos schémas d'anticipation passivement constitués concernant le rythme d'interaction gestuelle. (shrink)