My aim in this study is to show that the philosophical program elaborated by Brentano in his Psychology is largely indebted to the research conducted by Brentano on British empiricism and Comte's positive philosophy at Würzburg. This research represents the starting point of, and backdrop to, the project for philosophy as science, which is at the heart of his Psychology, and sheds new light on the philosophical stakes of many debates he leads in that work. Furthermore, Brentano's research informs us (...) about his philosophical preoccupations during the Würzburg period, and simultaneously provide us with a new perspective on the evolution of his thought from his habilitation at Würzburg in 1866 to his arrival in Vienna in 1874. In this study, I propose to examine some of the factors that motivated Brentano's interest in Comte's philosophy and to evaluate the influence that the latter exerted on Brentano's thought during the Würzburg period and beyond. (shrink)

Mon objectif dans cette étude est de montrer l'influence que la philosophie positive d'Auguste Comte a exercée sur la pensée du jeune Brentano durant la période de Würzburg (1866-1874). J'examine d'abord quelques-uns des facteurs qui ont amené Brentano à s'intéresser à la philosophie de Comte et je résume, dans un deuxième temps, les grandes lignes de l'article de Brentano sur Comte dont la version française est reproduite dans ce numéro. Dans la troisième partie de cette étude, je commente brièvement quelques (...) passages de la Psychologie d'un point de vue empirique où Brentano discute de thèmes comtiens. Je conclue cette étude par quelques remarques sur les traces laissées par le positivisme de Comte dans l'œuvre de Brentano. (shrink)

ABSTRACT In this paper, I analyze Brentano’s fourth habilitation thesis, according to which the philosophical method should be none other than the natural scientific one. The meaning of this thesis can be initially assessed through an examination of Brentano’s views on the relationship between natural and human sciences. His arguments for methodological unity in this debate show that he actually argues for an overarching idea of scientific knowledge, which is not restricted to the fields already recognized as scientific, but which (...) can also be applied to philosophical domain. A fuller comprehension of that idea is provided by Brentano’s writings on Comte’s positivism. RESUMO No presente artigo, analiso a quarta tese de habilitação de Brentano, de acordo com a qual o método da Filosofia tem de ser aquele da ciência natural. O sentido desta tese pode ser abordado inicialmente por meio de um exame da perspectiva de Brentano acerca da relação entre as ciências humanas e naturais. Seus argumentos em favor de uma unidade metodológica neste debate mostram que ele está efetivamente argumentando por uma ideia omni-abrangente de conhecimento científico, que não pode ser restrita aos campos já reconhecidos como científicos, mas que pode também ser aplicada ao domínio filosófico. Uma compreensão mais robusta dessa ideia é oferecida pelos escritos de Brentano acerca do positivismo de Comte. (shrink)

L’article examine le problème des restrictions qu’il faut apporter à la loi des trois états : la loi du développement de l’esprit est-elle valable à tous les degrés de l’échelle hiérarchique? Ou bien la mathématique fait-elle exception à la loi historique? La réponse apportée par Brentano est assez surprenante et semble même contradictoire. Dans certains textes, il soutient que la mathématique est soumise au même régime que les autres branches du savoir ; et que si restriction il y a, ces (...) restrictions doivent être pensées avec Comte, et non pas contre lui. Dans d’autres textes, Brentano semble se ranger à la position critique de J. S. Mill. Comment concilier ces affirmations apparemment contradictoires? On se propose de répondre à cette question en montrant que la position de Brentano a évolué au tournant des années 1870, et en indiquant le rôle de la nouvelle classification des sciences dans cette évolution. (shrink)

La considération de « l’élément germanique » chez Comte participe d’un projet de réorganisation européenne. Madame de Staël avait légué l’image d’une Allemagne rêveuse et métaphysicienne. Comte développe une autre représentation : celle d’un pays marqué par l’esprit protestant (négatif et critique) et la philosophie de la nature (un panthéisme philosophique). Ces caractéristiques incitent Comte à dégrader le rang de l’Allemagne dans le classement des cinq nations européennes susceptibles de participer à la construction d’une république occidentale positiviste. Toutefois, Comte a (...) hésité avant de déclasser l’Allemagne, car celle-ci possède aussi un formidable atout : le sens des généralités et de la systématisation, indispensable à la philosophie positive. C’est la « situation » de l’Allemagne qui est jugée, et non la nation allemande. Ainsi est-ce à travers l’histoire, et la loi qui en règle le cours, qu’il convient d’étudier cette question. (shrink)

« Dans le domaine de la science, tout se passe avec la même force, la même souveraineté, la même magnificence que dans les contes. Et Ulrich sentait que les hommes ignoraient cela, qu’ils n’avaient même aucune idée de la façon dont on peut penser ; si on leur apprenait à penser autrement, ils vivraient aussi autrement ». Robert Musil L’image d’une pensée sèche et déshumanisante, bornée à une conception dogmatique de l’avenir des sciences et des techniques, occulte la forme originale (...) que le... (shrink)