Abstract
Le langage exprime la relation entre l'homme et le monde. Cependant, une certaine manière de le comprendre en a fait l'une des figures de l'objectivité que Patočka a critiquée parce que elle ne nous permet pas d'accéder au monde. Cet article montre comment la pensée du philosophe tchèque a oscillé entre deux interprétations possibles: d'une part, le langage est pensé comme une couche essentielle mai qui se réfère néanmoins toujours au niveau plus profond de la perception; d'autre part, il est le fondement même de la perception. La première interprétation est liée à la critique du positivisme logique de Wittgenstein, la seconde à la critique su subjectivisme de Husserl. Toutefois, à la fin de sa vie, Patočka, pour fonder une conception plus large du sens de l'existence, a fondé le langage sur la liberté, véritable fondement de l'être humain. Pour cette raison, le langage devient non seulement un point d'observation de la critique de l'objectivisme, mais il rend également possible un nouvel accès au phénomène de la chair et au contact sensible avec l'objectivité.