Abstract
Cet article vise tout d’abord à manifester la profondeur phénoménologique d’une expérience proustienne, celle des demi-réveils dans l’obscurité, en engageant un dialogue entre l’artiste et le philosophe – Husserl, mais aussi Levinas – autour de la notion de souvenir. Il s’agit de montrer que l’expérience dont il est fait part dans l’œuvre littéraire, inenvisagée par la phénoménologie, vient questionner les descriptions existantes du phénomène de souvenir et exige dès lors de penser le sens de celui-ci à nouveaux frais. Notre propos est le suivant : l’œuvre d’art, en particulier l’œuvre littéraire, doit être un milieu de recherche privilégié pour le phénoménologue. Elle fait renaître les énigmes et, ce faisant, remet la recherche en mouvement, en la forçant à un questionnement plus approfondi.