Trois leçons philosophiques de Turing et la philosophie de l’information

Rue Descartes 87 (4):157 (2015)
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Abstract

Quand on se penche sur l’héritage philosophique de Turing, deux risques se posent. Le premier, c’est de le réduire à son test célèbre (Turing 1950). Ce qui a toutefois le mérite de la clarté. N’importe qui peut reconnaître la contribution en question et la situer dans le débat important sur la philosophie de l’intelligence artificielle. Le second risque est de le diluer dans un récit universel, faisant des idées deTuring les graines de tout ce que nous faisons et savons aujourd’hui. Ceci a l’avantage de reconnaître la grandeur de ce génie. Cependant, dans un cas comme dans l’autre, nous allons probablement moins identifier les contributions conceptuelles deTuring qui nous ont aidés à forger un discours philosophique contemporain et qui méritent d’être approfondies et développées. Pour éviter ces deux risques, je me concentrerai dans les pages suivantes sur trois leçons philosophiques spécifiques, qui me semblent particulièrement significatives pour l’émergence de la philosophie de l’information et ses développements. Je ne propose pas ici une analyse philologique ni savante,mais un exercice minimaliste, herméneutique. Façon de faire écho àla démarche deTuring et de rendre hommage àson génie extraordinaire :ses interprètes n’ont pas fini de tirer parti de son héritage intellectuel. Je souhaite qu’un jourTuring devienne aussi important que Frege dans notre canon philosophique.

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Luciano Floridi
Yale University

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2016-06-30

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