Abstract
Dans un texte court, dense, poétique et technique à la fois, Martin Buber nous invite à considérer autrement nos compagnes végétales. Cette forme de considération nouvelle peut s’étendre aux autres humains, aux autres vivants. Les êtres humains constituent une espèce vivante qui entretient des relations, de toutes natures, avec quantité d’espèces vivantes, très diverses, plus ou moins visibles ou perceptibles, selon des modalités conscientes ou pas. Les humains se sont entourés d’espèces domestiquées, végétales et animales, avec lesquelles les relations sont anciennes, conscientes et proches.
Partis d’un arbre et de sa contemplation, nous sommes invités à une prise de conscience de son existence d’être vivant face à la nôtre, de notre puissance, éventuellement destructive, jusqu’à notre capacité à lui reconnaître sa dignité et à la possibilité d’entrer en relation réciproque avec lui. Dans la continuité de cette démarche, nous nous tournons vers les autres vivants, jusqu’à atteindre une forme d’invisibilité qui n’est ni la réciprocité de la relation ni la conscience de l’arbre mais l’existence des micro-organismes, qui ne nous sont pas accessibles directement, mais qui se révèlent être, également, dans des relations fortes avec les autres vivants.