Ithaque 26:155-180 (
2020)
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Abstract
Nous vivons une crise écologique qui semble être provoquée par l’humain. Elle est la conséquence de la modernité, fondée sur la prééminence d’une humanité rationnelle en opposition à une nature qui serait extérieure à celle-ci. Pour se sortir de ladite crise, le discours sur l’anthropocène propose deux solutions : d’un côté, un techno-optimisme qui propose d’investir davantage dans les sciences et les technologies ; de l’autre, un cynisme éco-apocalyptique qui n’incite pas à l’action, mais paralyse l’être humain. Ces solutions perpétuent l’opposition entre nature et culture qui est à l’origine de la crise. Le présent article décrit une nouvelle ontologie posthumaniste et néomatérialiste qui permet de concevoir des alternatives en soulignant l’interdépendance entre nature et culture. Haraway propose le Chthulucène pour remplacer l’anthropocène : l’opposition entre nature et culture sera effacée et la (sur)vie humaine et non humaine deviendra possible.