Abstract
La philosophie analytique est, dit-on, an-historique, anti-historique même. Elle s’est souvent présentée comme marquant une rupture avec le passé. L’attitude inspirant la question rhétorique que pose Wittgenstein dans les Carnets, « Was geht mich die Geschichte an ? », est répandue. Les multiples liens entre la réalité historique et l’anthropologie philosophique qui ont fasciné les philosophes depuis Hegel jusqu’à Dilthey, Heidegger, Adorno et Habermas – l’évolution historique, les dimensions historiques de l’éthique, de la politique, l’histoire de l’individu et les deux philosophèmes qu’elle englobe : la Vie et la Mort – y sont singulièrement absents, absents tout court (pas dans le sens parisien du mot).