Abstract
Bien que l’Iran ait fondé la première république islamique, on ne peut lui attribuer la paternité de la radicalisation de l’Islam. Théorisé avant la Révolution islamique et importé en Iran à la fin de des années 1960, l’Islam radical, qui est fondamentalement sunnite, n’a guère attiré l’attention des milieux islamistes de l’Iran de l’époque, le chiisme s’accommodant mal d’une grille de lecture essentiellement salafiste. En plus d’une incompatibilité théologique, la lecture salafiste ne pouvait mobiliser la société civile, désireuse de se moderniser. En effet, depuis l’adoption de la première constitution en 1906, la société iranienne s’était considérablement distancée des communautés traditionnelles, des Salafs en particulier.