In this article, I consider the role of institutions in Jacques Derrida’s political engagement. In spite of Derrida’s significant involvement with political causes throughout his life, his engagements have received little sustained attention, and this is particularly true of his work with institutions. I turn to two such cases, the Collège international de philosophie and the Parlement international des écrivains and argue that these represent an alternative mode of institutionalisation. These institutions seek to destabilise other institutions as well as themselves.Looking (...) closely at the institutions that Derrida founded, we see three common characteristics emerge. These institutions are anti-hegemonic,self-reflexive and international. I then connect these to Derrida’s thought, offering a reading of the undecidable, which brings forth the importance of conventions in the decision. Finally, I demonstrate that the three shared characteristics of Derrida’s institutions form part of an effort to open up space for the possibility of alterity. Through this, and beyond a distinction between theory/practice, we come to see Derrida’s institutional engagements as an active form of critique, both of other institutions and themselves. (shrink)

Le contrôle de constitutionnalité, dont la magistrature parlementaire de l’Ancien Régime revendiquait le plein droit, n’était pas fondé uniquement sur les lois fondamentales du royaume, mais sur l’ensemble des principes (« les maximes ») tirés de la « Tradition ». Cette dernière était composée en premier lieu par le droit divin et le droit naturel, c’est-à-dire par des systèmes juridiques qui nécessitaient, tous les deux, une interprétation juridictionnelle ‘sapientiale’. Cette activité interprétative était ‘révélatrice’ d’un corpus de valeurs métaphysiques à laquelle (...) seule la Scientia Juris des magistrats pouvait puiser. Mais dans la sphère de la Tradition juridique rentraient aussi le « dépôt légal », c’est-à-dire l’ensemble de toutes les lois, même des lois ainsi dites « ordinaires », c’est-à-dire celles qui avaient été produites par la simple manifestation de volonté souveraine d’un roi prédécesseur « car tel avait été son plaisir » (moderne formulation du brocarde de droit romain : « quidquid principi placuit legis habet vigorem »). Ainsi la juridiction parlementaire donnait lieu à un jugement de constitutionnalité qui était normalement exercé de manière très flexible par le corps de la magistrature, dépendant des circonstances et des intérêts politiques momentanés des situations juridiques qu’elle voulait protéger. La hiérarchie des normes était ainsi un formidable instrument de protection de cet ordre juridique dont les legum doctores se sentaient les tuteurs. Elle était, donc, directement liée au gouvernement politique des juges. (shrink)