Abstract
Théodule Ribot est l’un des premiers à penser les rapports entre mémoire et émotions. Au sein de ce qu’il appelle la « mémoire affective », il décèle une mémoire spécifique des émotions. Il s’ensuit un débat sur l’existence, la définition et le contenu de cette mémoire. Après les propositions initiales de Ribot, on observe l’émergence progressive d’un consensus : même s’il est possible de distinguer la mémoire affective de la mémoire intellectuelle, tout souvenir présente à des degrés variables des éléments intellectuels et des éléments affectifs. Si, dans le cadre académique, ces débats sont tombés dans l’oubli, on peut établir une continuité conceptuelle avec la recherche scientifique actuelle, qui gagnerait à relire cette littérature centenaire.