Abstract
Dans ses Salons Denis Diderot explique l’aspect communicatif de la peinture. Le peintre de génie partage sa vision cumulative de la beauté naturelle dont il a fait l’expérience. Devant la toile réussie, le spectateur préparé vie sa propre expérience — selon lui la tentative surpassant la beauté naturelle de la nature originaire. Toutefois, semblant transcendante, cette rencontre reste carrément matérialiste. Diderot dévoile l'apparente transcendance. Du point de vue spectatoriel, en communiquant, les œuvres de génie apportent une expérience censée magique qui s'explique de manière empirique: il s'agit de prestidigitation, non pas de sorcellerie. Ainsi, l'explication n'efface pas forcément le merveilleux de l'expérience. Diderot, encyclopédiste, défend la valeur riche de l'expérience, des lumières.
Cette communication ciblera la magie ressentie par le spectateur en soulignant que, manque de récepteur convenable la magie s'évapore. Il incombe au spectateur de se préparer — d'où l'importance redoublée de l'expérience — afin que la communication artistique magique le réjouisse.