Abstract
La neutralité axiologique est souvent présentée comme une vertu professorale, ou comme une composante essentielle d'une déontologie de l'enseignement. Nous mettons cette conception de la neutralité axiologique à l'épreuve, notamment parce qu'elle ne permet pas d'expliquer 1) l'importance d'un enseignement diversifié, 2) l'importance, pour les personnes subissant une influence illégitime, d'avoir des recours institutionnels, et 3) l'importance qui devrait être accordée par l'Université à l'autonomie des étudiant-e-s. Pour ces raisons, nous proposons plutôt d'interpréter la neutralité axiologique comme une exigence institutionnelle, exigence compatible avec une certaine tradition de la liberté académique.