Abstract
La recherche empirique et philosophique récente remet en question l’idée selon laquelle raison et émotion sont nécessairement en conflit l’une avec l’autre. Pourtant, les philosophes des sciences ont été lents à réagir à cette recherche. Je soutiens qu’ils continuent à exclure l’émotion de leurs modèles du raisonnement scientifique, parce qu’ils considèrent qu’elle appartient typiquement au contexte de découverte plutôt qu’au contexte de justification. Je suggère toutefois, en prenant pour exemple le fiabilisme, que des travaux récents en épistémologie remettent en cause l’autorité généralement accordée à la distinction entre ces contextes. On peut considérer que l’émotion joue un rôle fiable dans la formation des croyances scientifiques, ce qui pour le fiabiliste signifie également leur justification.