Abstract
On chercherait en vain dans l’œuvre de Platon des développements explicites sur le silence. Mais le génie littéraire de Platon lui fait une place, et la mise en scène des dialogues, comme les interactions des personnages, mettent en jeu différentes figures du silence par lesquelles se dévoilent d’autres aspects des réflexions socratico-platoniciennes sur le langage. Les silences du philosophe s’opposent, en effet, à ceux de ses interlocuteurs, autant que la pratique philosophique du dialogue aux discours sophistiques. Car le silence véritable n’est pas que l’absence de voix, ni même simplement l’attente d’une parole à venir, mais, en dernière analyse, un retour à la source du logos : la pensée et l’être même.