Abstract
En urbanisme, l’approche phénoménologique permet de se pencher sur l’expérience de l’individu
et, plus précisément, sur le rapport que celui-ci entretient avec son milieu de vie. Cette approche
permet de concevoir des milieux de vie mieux adaptés aux besoins et aux expectatives des individus et suppose des démarches d’aménagement qui accordent un rôle important au citoyen.
Toutefois, si l’approche phénoménologique est couramment utilisée dans le cadre de travaux théoriques, elle est difficilement adoptée sur le terrain, en dépit de son utilité et des justifications
que l’on peut donner à son utilisation au plan éthique. Dans le présent article, nous explorons
les raisons d’une telle disparité en levant le voile sur une double difficulté : difficulté professionnelle, d’une part, à dépasser le modèle déterministe du rapport personne–environnement ; diffi-
culté scientifique, d’autre part, à ancrer la production de connaissances dans les processus de
transformation du milieu de vie.