Abstract
Depuis 2020, le monde a connu une situation sanitaire exceptionnelle à la suite de la pandémie de Covid-19, faisant face à une incertitude dans le monde médical clinique, de la recherche et dans l’ensemble des domaines connexes en santé publique. Le caractère imprévisible et l’absence de données fiables en lien avec ce virus ont fait émerger une quantité d’enjeux éthiques concrets, cela a donc révélé un domaine particulier, la bioéthique, et plus particulièrement une profession, les bioéthiciens. Les « bioéthiciens » se sont fait connaître du grand public en se dressant parfois comme des garde-fous contre des dérives sanitaires, à d’autres moments comme des lanceurs d’alertes face à des injustices naissantes, ou comme critiques, polémistes et parfois même militants dans les médias ou en tant qu’acteurs de première ligne dans les systèmes politico-sanitaires. Ces divers rôles et pratiques illustrent bien la diversité et l’hétérogénéité du domaine de la bioéthique. Toutefois, l’absence de professionnalisation traditionnelle et formelle de la bioéthique complexifie la compréhension de ce champ disciplinaire. Même en Amérique du Nord, où la pratique de la bioéthique est professionnalisée, il ne s’agit toujours pas d’une profession officiellement reconnue et le terme « bioéthicien » lui-même peut être controversé. La forte présence de cette profession durant la pandémie de Covid-19 a révélé l’importance de décrire ce qu’est un bioéthicien, les fonctions qu’il occupe et en quoi consistent ses interventions. Nous apportons cette clarification nécessaire en expliquant la nature de la bioéthique contemporaine dans toute sa diversité. Comme nous l’a démontré la pandémie de Covid-19, les bioéthiciens représentant un soutien et un guide indispensable de nos jours menés par leur esprit critique et leur réflexivité permanente.